C'est devant l'âtre que s'ouvre pour moi une des
portes vers le ciel.
Là, face à la flamme, naviguant sur les ailes du feu,
je pars en direction du firmament, fuse vers les immensités cosmiques et au fil
de mon ascension vois des étoiles à la place des étincelles. Il me faut juste
d'ajouter des brindilles, des coques de noix, quelques pommes de pin, de menus
branchages pour prolonger mon voyage.
L'aventure est onirique, elle m'emmène bien plus loin
que je ne l'aurais pensé...
Tard après le souper, assis sur ma chaise, le front
chauffé contre l'humble brasier de ma cheminée, je m'envole dans la paix du
soir, seul au fond de mon terrier de bête. Avec mon tison je remue la braise
pour ranimer le foyer, et aussitôt une myriade d'astres minuscules surgit de la
cendre. A chaque fois que je recommence le geste, je fais naître de nouvelles
galaxies éphémères et mon visage est magiquement éclairé durant deux ou trois
secondes. Cela suffit à mon bonheur de hibou.
Je n'ai besoin de rien d'autre pour animer ma
soirée.
Absorbé par les clartés changeantes et le crépitement
de cette joyeuse combustion, je me perds dans mes rêveries et pars rejoindre des
sommets encore plus lumineux que ce bois ardent qui brûle à la gloire de ma solitude.
La compagnie de ces lueurs dansantes me comble. Ma
nuit s'illumine de promesses inextinguibles, alors même que cet autel de
bûchettes s'éteindra avant l'aube.
La flambée est un modeste promontoire qui me propulse
vers les constellations.
Lorsque dans les profondeurs nocturnes j'allume le coeur de ma demeure et que de mon toit s'élève de la fumée, ce sont les signes visibles que mon âme est remplie de lumière.
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